connue depuis l'Antiquité romaine, Plombières-les-Bains acquit sa notoriété sous le Premier et le Second Empire.
De 1798 à 1814, plusieurs membres de la famille Bonaparte y effectuèrent des séjours répétés : Madame Mère (1801), Pauline (1800 et 1806), Louis (1804), Joseph et sa femme Julie (cinq séjours entre 1800 et 1811), Hortense et Joséphine (cinq séjours de 1798 à 1814).
Connaissant la réputation de la station en matière de traitement de la stérilité, la future Impératrice s'y rendit en 1800 et en 1801 dans l'espoir de donner une postérité à son époux.
Quant à Hortense, c'est là qu'elle apprit la nouvelle de l'abdication de Louis et la perte de sa couronne. Les noms de ses édifices et de ses rues sont évocateurs: la rue Stanislas, les places Napoléon III ou Beaumarchais, l'Espace Berlioz ou encore la rue Benso Di Cavour.
nombre de personnalités de l'époque vinrent y goûter les joies du thermalisme : Bernadotte et sa femme Désirée Clary, les maréchaux Coulaincourt, Clarke, Ney, Oudinot, la princesse Stéphanie de Bade, Madame Récamier, etc. En dépit de visiteurs prestigieux, Plombières retomba doucement dans l'oubli après la chute de l'Empire. Napoléon III, à partir de 1856, fut l'artisan de sa renaissance. Suite au décret napoléonien du 12 juin 1811 nationalisant les établissements thermaux de la ville, l'Empereur créa en 1857 une Société anonyme d'exploitation afin d'y développer de nouvelles structures d'accueil et de restaurer les anciennes.
il se rendit par cinq fois dans la cité vosgienne pour des cures nécessitées par son état de santé. S'installant dans un petit hôtel du XVIIIe siècle, « Le Bain Stanislas », aujourd'hui connu sous le nom de Bains des Dames, il demeura ensuite au Pavillon des Princes (actuel Bain Stanislas), édifice dont la simplicité est toujours une source d'étonnement pour le visiteur. C'est dans cette résidence qu'eut lieu le 21 juillet 1858 la célèbre entrevue avec Cavour qui décida du sort de l'Italie.
Les Thermes Napoléon, dont la première pierre fut posée par l'Empereur lui-même le 22 juillet 1857, accueillent toujours les curistes, tandis que le Parc Tivoli aménagé selon sa volonté constitue un lieu de promenade idéal. Parmi les vastes travaux d'urbanisme entrepris à la demande de Napoléon III, il est encore à signaler la construction d'une église néo-gothique inspirée de Viollet-le-Duc.
Karine Huguenaud